Sur la paille
PAS-SOUS-LE-NAY, JANVIER 2013
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Tout en garant son Jumpy blanc dans la cour de l'exploitation bitumée, Vincent fait un signe en passant à l'exploitant d'une quarantaine d'années qui sort de son local phytos. « Bonjour Mickaël, comment vas-tu ? », lui lance le technico-commercial de 33 ans, se frottant les mains par cette froide matinée de janvier, en se dirigeant vers lui.
« Tu te promènes en camionnette maintenant ? », l'interroge l'agriculteur, l'air songeur. « Oui, j'ai de la réappro à faire en semences de pois avec les retournements de colza. Et, toi, tu sembles bien soucieux ? »
Retirant ses bottes avant de pénétrer dans la cuisine, Mickaël fait la moue tout en marmonnant : « Je pensais qu'il me restait plus de fongicides que cela. Je faisais le point avant de me décider pour les prochains semis. Mais je ne vais pas partir sur du pois, ça ne donne jamais chez moi, et ça casse. Trop de cailloux là où je le mets. »
Se réchauffant autour d'un café et près d'un feu crépitant dans l'énorme cheminée de la longère rénovée, les deux hommes entament la discussion sur l'assolement de printemps. De fil en aiguille, l'exploitant en conclut qu'il a une dizaine d'hectares de plus à faire que prévu. Une partie de ses colzas n'a pas levé et il n'a pas pu semer tout son blé tendre d'hiver, avec la forte pluviométrie de cet automne. Il hésite, pour l'augmentation de sa sole de printemps, entre du maïs fourrage ou de l'avoine qu'il revendrait à l'atelier de mash d'un petit privé à quelques kilomètres de là.
« Si tu pars sur l'avoine, nous avons une super variété, Fouragile, qui donne 10 % de rendement de plus que celle semée chez toi l'an dernier. » Mickaël regarde les essais que lui montre le TC sur son ordinateur portable. Ils passent en revue deux autres avoines. Puis, l'agriculteur observe alors, « mais tu ne parles pas de la paille. J'en ai besoin pour mon troupeau de taurillons et je risque d'en manquer pour cet hiver ».
Surpris, Vincent cherche à en savoir plus. « Bah, oui, le blé que tu m'as vendu a produit moins de paille que celui d'avant. Et là je vais être juste. C'est pour cela que je n'ai pas passé la commande chez toi en fin de compte pour le dernier blé. Je suis parti avec mon voisin qui est en groupement d'achats et a fait une variété qui donne 20 % de paille en plus. »
Hélène Laurandel
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